Les déboires judiciaires de nos politiques polluent depuis plusieurs semaines le débat électoral. Cela conduit certains politiques à dire qu’il faudrait donc suspendre toute investigation judiciaire. Mais c’est retourner là complètement le débat : il faudrait plutôt s’attaquer au mal à la racine, et veiller à ce que de telles affaires ne puissent plus jamais se reproduire ! Des affaires de ce type sont familières en France, et alimente la défiance qu’éveillent les hommes politiques chez les citoyens. Un ras-le-bol d’autant plus intense que cette transparence est un problème majeur, et que ceux qui sont censés nous représenter bloquent le changement. Avant même l’année 2000, un groupe de travail se chargea de la question, et fournit plusieurs précautions à instaurer contre les exactions. Malheureusement, le projet fut promptement corrigées. Et malgré les scandales dont la liste ne cesse de s’allonger, nombres de députés boycottent tout règlement sur le sujet. Le groupe de travail déclarait que le république est en péril dès lors que les électeurs se méfient des élus et de leur usage des deniers publiques, sentiment qui est ce qu’il est deux décennies plus tard de par la quantité d’affaires. Le rapport remis par Philippe Séguin soulignait aussi les ennuis encourus pour notre pays : dénigrement des politiques dans leur ensemble et basculement populiste. On en voit les conséquences dans les présentes élections. A l’occasion des débats parlementaires portant sur ce fameux rapport, les élus dédaignèrent les suggestions les plus importantes. Pour de simples oppositions partisanes, ils évincèrent des motions qui pouvaient élever la transparence, comme en 2012 quand l’assemblée nationale boycotta un amendement sur le contrôle de l’indemnité de frais de mandat ! C’est pourquoi, aujourd’hui encore, les députés et sénateurs sont libres d’employer des membres de leur famille aux postes d’attachés parlementaires. À l’Assemblée nationale, on dénombre 82 députés sur 577 qui emploient dans leur équipe un collaborateur partageant le même patronyme qu’eux. Au Sénat, ils sont 36 sur 348 sénateurs dans cette situation.

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