L’industrie laitière aux États-Unis produit de grandes quantités d’eaux usées : pour chaque litre de lait, elle utilise 1,5 à 3 litres d’eau. En général, les eaux usées ont une charge organique environ 10 fois supérieure à celle des eaux usées municipales. Le lactosérum est un sous-produit de la fabrication du fromage qui est couramment utilisé pour nourrir les porcs ou pour la fabrication d’autres produits. Toutefois, il y a un important excédent dont le traitement comme eaux usées est particulièrement gourmand en énergie. Le principal ingrédient du lactosérum est le lactose, qui peut être fermenté et transformé en éthanol dans un processus créatif de recyclage des eaux usées. Carbery Milk Products à Cork, en Irlande, a été le premier producteur de lait au monde à le faire. Le lactosérum est transmis par microfiltration et osmose inverse et le lactose arrive dans un fermenteur où il est transformé en bière avant de passer dans un système de distillation pour donner un produit constitué à 96 % d’éthanol destiné au marché du carburant bioéthanol. Tout le bioéthanol d’Irlande provient de cette usine et ce pays est le seul en Europe à ne pas utiliser d’éthanol à base de canne à sucre du Brésil. La vapeur issue de la distillation est récupérée et utilisée pour préchauffer l’eau de la chaudière, l’eau de chauffage pour un nettoyage sur place (CIP) et pour la pasteurisation, ainsi que pour des économies d’énergie. Le flux de déchets issus de la fermentation est envoyé vers un digesteur anaérobie et produit du biogaz, utilisé pour produire un chauffage supplémentaire. Les eaux usées chaudes provenant du digesteur anaérobie passent par un échangeur de chaleur pour préchauffer le lait cru refroidi. Ainsi, les eaux usées sont refroidies à une température convenable pour être déversées dans la rivière locale sans affecter l’environnement. Dans le même temps, les eaux usées ont une concentration de phosphore élevée dont 99 % doivent être éliminés avant le rejet. Le phosphore est réutilisé sur les terres agricoles. La société souhaite étendre l’usine et les effluents traités de haute qualité qui en résultent sont potentiellement appropriés à des fins de recyclage sur le site, en particulier comme eau d’alimentation, étant donné que le volume d’eau que l’usine peut tirer de la rivière locale est limité. En outre, le recyclage permettrait de réduire les rejets dans la rivière, particulièrement pendant les saisons de faible débit, lorsque la capacité de dilution est plus faible. Le polissage des effluents (déjà de haute qualité) au moyen de l’oxydation avancée fait l’objet de recherches, étant donné qu’il coûte moins cher que l’achat d’eau potable. L’eau passerait dans l’usine d’osmose inverse, qui la déminéralise. Ce procédé a l’avantage supplémentaire de réduire l’encrassement de la membrane de même que la contamination croisée, étant donné qu’il n’y a aucun contact direct avec les produits alimentaires.

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