Cela faisait des années que je me demandais ce que pouvait ressentir un pilote dans un looping. Eh bien maintenant, j’ai une réponse à cette question. Le mois dernier, j’ai en effet découvert les sensations de la voltige… à bord d’un avion de chasse ! Cette expérience pour le moins singulière s’est déroulée à Rennes. Un peu anxieux, je suis allé à l’aéroport où j’ai rencontré Thomas, mon pilote et ange-gardien, qui a commencé par m’expliquer le programme. Ensuite, j’ai pris la direction des vestiaires pour mettre ma combinaison de vol et me rendre finalement sur la piste où m’attendait un appareil au design bizarre : un Fouga. L’appareil ne correspondait pas à l’image qu’on peut se faire d’un avion de chasse, mais je m’en moquais comme de ma première chemise, car je savais qu’il a été pendant longtemps l’avion de la Patrouille de France : je savais donc qu’il envoyait du lourd, en terme de sensations ! Je me suis installé dans le cockpit, on m’a harnaché jusqu’à ce que j’aie l’impression d’avoir fusionné avec le siège, puis on est partis. Je me souviendrai longtemps de ce que j’ai éprouvé lorsque notre appareil s’est retrouvé face à la piste, prêt à décoller. Il y avait autant de trouille que d’enthousiasme, dans mon esprit. Puis on est partis. Pour être honnête, les premières minutes, ça s’est révélé plutôt peinard. Trop, même. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi tranquille. Au décollage, je n’ai presque pas ressenti l’accélération, car ça s’est fait tout en douceur. Et les premières minutes, il ne s’agissait que d’un simple vol à basse altitude, très tranquille. Mais ce n’était que le temps de rejoindre la zone acrobatique. Parce que quand le pilote a entamé la partie acrobatique, j’ai eu l’impression de prendre une gifle par une main géante. Dès qu’on a entamé la première vrille, je me suis rendu compte à quel point ça allait être tendu du slip. J’étais tétanisé ! Les acrobaties se sont enchaînées les unes les autres, et j’ai dû me contracter au maximum pour éviter de tomber dans les pommes, tellement c’était violent. La voltige n’a pas duré longtemps, mais de retour sur le tarmac, j’étais trempé de sueur. J’aurais tout aussi bien pu plonger dans une piscine que je n’aurais pas été plus mouillé ! Mais en dépit de ça, j’ai adoré l’expérience ! Et ce vol en avion de chasse à Rennes restera longtemps gravé dans ma mémoire.

fouga magister 2