Un petit quarteron de sept journalistes, jury du Trombinoscope, a osé décerner,sans état d’âme, le prix de « l’élu local de l’année » à Steeve Briois, maire Front national d’Hénin Beaumont et député européen. Ils ont fait très fort les Arlette Chabot, Laurent Joffrin, Christophe Barbier, Gilles Leclerc, et autres Bruno Dive, Paul-Henri du Limbert, ou Alberto Toscano pour décerner ce prix le jour même où l’on commémorait le 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz le 27 janvier 1945. Il faut dire que l’élu FN n’a pas lésiné pour pouvoir figurer au palmarès du Trombinoscope… Comme par exemple l’expulsion de la Ligue des droits de l’homme de son local héninois, son arrêté anti-mendicité contre les Roms, et bien d’autres exploits qui ont dû compter dans le choix des journalistes membres du jury. Cette distinction à un édile du parti de la famille Le Pen a toutefois fait sursauter le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a refusé de participer à la remise des prix politiques du Trombinoscope pour ne pas croiser le récipiendaire.
La remise des breloques a pourtant bien eu lieu à l’Hôtel de Lassay, résidence officielle du président de l’Assemblée où le président de Public Sénat, Gilles Leclerc a fait le « job ». Toute honte bue, le jury a expliqué que ce prix au maire frontiste consacrait le fait que « L’année politique 2014 en France aura été marquée par la propulsion visible du Front national non plus seulement dans le débat politique mais sur le plan électoral ».
Cette déclaration ira certainement droit au coeur de nos collègues et amis de Charlie Hebdo et de leurs familles endeuillées, quinze jours à peine après une manifestation de quatre millions de citoyens de ce pays qui ont marché contre toutes les formes de haine, de racisme, de xénophobie et pour la liberté d’expression.
Pour le SNJ-CGT, ce prix décerné est indigne de la profession. Il appelle le jury des sept « faiseurs d’opinion » à se déjuger et à décerner son prix à la rédaction de Charlie Hebdo. Maintenant. juste une interrogation, ce prix est-il si important pour la proffesion qu’il faille le sauver ou ne doit-on pas le laisser sombrer dans la tonne à lisier où il clapote avec ceux qui l’ont décernés ?

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