J’ai tendance à penser que l’âge adulte a cet avantage considérable qu’il permet de réaliser ses rêves d’enfant. Mon côté Peter Pan se manifeste donc chez moi par un travail acharné, qui me permet de m’offrir toutes les activités dont je rêvais étant enfant. Hier, j’ai dans cette optique réalisé un vieux rêve : prendre un cours de pilotage d’avion. Cette expérience s’est passée à Rennes. Je me suis longtemps demandé si une telle activité n’était pas au-delà de mes capacités ; une illusion probablement liée à trop de crashs sur simulateurs de vol sur ordi (car oui, je joue aussi aux jeux vidéo, et considère qu’il n’y a pas d’âge pour y jouer :p). Mais en fait, j’ai découvert hier que piloter un avion de ce type est à la portée de presque tout le monde. Il y a bien les phases un chouia angoissantes que sont le décollage et l’atterrissage. Mais entre ces deux moments-clefs, ce n’est que du plaisir. Dès 200 mètres d’altitude, la vue est extraordinaire et l’on a l’impression de survoler une maquette. Le vol se compose de plusieurs étapes. Avant toute chose, il y a la préparation. Parce que même si le vol en lui-même est assez facile, cela demande quand même certains préparatifs. Il faut examiner le plan de vol, s’équiper (le port du casque est obligatoire), observer l’extérieur de l’appareil, respecter les diverses check-lists indispensables… Mais la récompense en vaut largement la chandelle, car les panoramas sont superbes. Mieux encore : traitez-moi de geek, mais la phase la plus passionnante de l’expérience est à mon sens le pilotage lui-même : manier le joystick est particulièrement grisant. A travers le manche, on ressent les bourrasques de vent qui font dévier considérablement la trajectoire de l’appareil. Et quand on change de direction, même légèrement, on a la sensation de repousser le vent lui-même. Une sensation étonnante, c’est une expérience intense à vivre. Presque éreintante, d’ailleurs. Il faut quand même forcer sur le joystick pour maintenir sa trajectoire (d’autant qu’il assène un retour de force qui n’est pas négligeable). En tout cas, que l’aviation vous fasse rêver ou non, voilà une expérience mémorable que je vous conseille de tenter au moins une fois. Je vous mets le lien vers le site qui m’a servi pour ce baptême rennais. Si vous avez comme moi un côté Peter Pan, vous allez adorer l’expérience. En savoir plus en suivant le lien sur le site de l’organisateur de ce cette session de pilotage avion.

jenna

Cinq prix aux European Film Awards 2017 pour le film de Ruben ÖstlundThe Square: meilleur film européen, meilleure comédie, meilleur réalisateur, meilleur acteur pour Claes Bang, meilleur scénario. Après le jury de Cannes qui lui a décerné la Palme d’or, l’Académie européenne du cinéma, a fait un triomphe à l’œuvre mordante du cinéaste suédois, formidable peinture critique de notre société. On y voit tout: la mondanité suffisante des élites culturelles, le cynisme et le sensationnalisme des médias, la violence et la misère des déshérités, l’ordre établi et le chaos qui le menace. Pendant que le petit milieu privilégié de l’Art Contemporain joue avec les concepts du Bien, de l’Egalité, de l’Altruisme, du Danger et de l’Effroi, le monde de la rue commence à gronder, un gamin furieux se lève, les réseaux sociaux se fâchent. N’est-ce pas ce qu’on a vu cet automne? Sorti en France en plein milieu du scandale Weinstein, The Square offre une grille de lecture passionnante de la réalité: le regard satirique d’Östlund éclaire avec une lucidité féroce le mélange argent, pouvoir et sexe qui est à la base de la réussite sociale. L’acteur danois Claes Bang, encore peu connu à l’étranger, mérite amplement ce coup de projecteur international: dans le rôle du conservateur du Musée d’Art Contemporain de Stockholm, il fait évoluer son personnage avec beaucoup de nuances de l’égoïsme irresponsable à une prise de conscience qui le fragilise et l’humanise. The Square a éclipsé notamment le beau film d’Andreï Zviaguintsev, Faute d’amour (primé pour la photographie et la musique), mais il est difficile de regretter que le film suédois se soit imposé à l’Académie européenne du cinéma avec tant de vigueur. On apprécie aussi que les spectateurs aient aimé Stefan Zweig, Adieu l’Europe, de Maria Schrader. Trop peu remarquée en France, cette évocation intelligente et poignante de l’exil irrémédiable de l’écrivain remporte le prix du public du meilleur film européen 2017.