Le milliardaire Bill Gates estime que le monde doit tirer les leçons de la bataille contre le virus Ebola pour se préparer à une « guerre » éventuelle contre une maladie mortelle mondiale, avec l’aide des nouvelles technologies. L’Américain, qui participait mardi à Berlin à une conférence de donateurs de l’organisation Gavi, l’Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation, est persuadé qu’il serait imprudent de ne pas se préparer au risque d’une pandémie mondiale. « Un pathogène encore plus difficile pourrait apparaître : une forme de grippe, de SRAS ou un type de virus que nous n’avons encore jamais vu » « Un pathogène encore plus difficile (qu’Ebola) pourrait apparaître : une forme de grippe, une forme de SRAS ou un type de virus que nous n’avons encore jamais vu », a-t-il indiqué dans un entretien. « Nous ne savons pas si cela arrivera mais le risque est suffisamment important pour que l’une des leçons à retenir d’Ebola soit de nous interroger : sommes-nous suffisamment prêts ? C’est comme quand nous nous préparons à la guerre. Nous avons des avions et nous nous exerçons à cela », a-t-il poursuivi. Selon lui, se préparer pourrait signifier avoir des bénévoles qui soient entraînés à intervenir rapidement en cas d’urgence sanitaire, à l’image des plans conçus dans les pays les plus durement frappés par Ebola, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone qui ont enregistré près de 8.700 morts, selon le dernier bilan de l’OMS.

Je me demande aussi passage si l’école est bien le lieu de ce genre de “débats” complexes, au risque de susciter exactement ce qui se passe – vaste débat… «Libération» a assisté à un débat dans une classe de première de Roubaix. Entre distance et fracture. «Au début, j’ai rien ressenti. Puis, je me suis mis à la place des victimes. J’ai eu mal pour les 17. Mais aussi pour les terroristes. Leur vie n’a pas été facile. Il y a des gens qui ont dû leur parler pour qu’ils soient influencés comme ça», dit Adel. C’était jeudi, en première S, au lycée Jean-Moulin de Roubaix (Nord). Ils sont 9 élèves dans cette classe, on ne se bouscule pas pour cette filière. Ce lycée, proche du centre-ville, devant le «rang des drapiers», un rang de maisons cossues de l’ancienne bourgeoisie textile, compte 80% de boursiers et 45 nationalités. Il est aussi classé parmi les lycées à plus forte valeur ajoutée de France, avec un bachelier reçu l’an dernier à Sciences-Po Paris. Les attentats ? Charlie Hebdo ? On a regardé les marches à la télé. «Quand on n’a même pas de table pour faire ses devoirs, ce n’est pas la priorité», dit un prof de maths. Il y a eu des minutes de silence. Une classe a refusé de la faire. Il y a eu débat. Le lendemain, les mêmes ont demandé à la faire. Lundi, François Da Rocha, prof d’histoire-géo, a passé une journée à débattre en cours «dans les limites de la loi», et pendant deux heures avec cette première S. Une partie des élèves s’est contentée d’écouter. Jeudi, quand Libération a sollicité le lycée, le proviseur, Alain Godon, a interrompu un cours de maths pour reprendre le débat. On s’assoit devant eux, on sort le carnet de notes. Le prof de maths, le prof d’histoire-géo et le proviseur sont au fond de la salle. Un élève : «Vous allez écrire ce qu’on dit dans le journal ?» On dit oui. Ils sont d’accord. Adel commence : «Charlie Hebdo, j’aime pas trop ce journal. On n’a pas à critiquer les religions. On peut rigoler sur d’autres sujets. Ils ont caricaturé le Prophète. Ils savaient qu’il y avait des risques, mais je pense qu’ils ne méritaient pas la mort.» Amar : «Ils ne méritaient pas la mort, mais ils n’auraient pas dû.» Alors quoi faire ? Interdire ? Adel : «Pas interdire le journal. Pas le journal en entier. Mais on peut rigoler d’autres choses. Il y a plein de sujets dans la vie quotidienne.» Quelqu’un : «Ils font ce qu’ils veulent. Mais ils prennent des risques.» Adel : «Ou alors l’interdire. Comme ça, il n’y a pas de problème.» On peut aussi ne pas l’acheter, non ? «Même si on ne l’achète pas, on voit les images.» Oui, mais Charlie Hebdo va continuer… Un élève secoue la tête : «S’ils continuent, les terroristes vont continuer, on n’en aura pas fini.» On leur demande si quelque chose les attriste. Adel : «Ce qui m’attriste, c’est cette histoire, comment elle s’est finie, les morts. Et puis, les terroristes, ça fait pitié comment ils ont vécu. Dans leur enfance, c’était des orphelins, placés à la Ddass.» «Insulte». François Da Rocha rappelle que, lundi, il a été question de Dieudonné. Les élèves ne s’étendent pas sur ce sujet. Amar se souvient que Dieudonné avait dit qu’il fallait «rouvrir les chambres à gaz pour le journaliste Patrick Cohen». Pas de commentaire. On fait remarquer l’impression d’une société morcelée : des juifs qui veulent quitter la France, des musulmans qui sont montrés du doigt. Amar s’anime : «A cause de l’attentat, les gens croient qu’être musulman, c’est être terroriste, alors que pas du tout. Et, nous aussi, on est français.» Adel : «Musulmans, chrétiens, juifs, on va jamais réussir à s’entendre. Il y a des gens qui insultent les juifs. Tout le monde s’insulte. Ça va pas marcher.» Alexis : «OK, il y a eu des attentats, mais on a trop poussé la chose. Quand il y a eu l’attentat au Maroc, on en a moins parlé.» Musulman ou pas, aucun n’est allé marcher. Un élève noir du premier rang sourit : «Pas le temps. Trop de devoirs.» Les autres rient. Son prénom ? Il pétille de l’œil : «Jean-Pierre.» Eclat de rire collectif. Et les marches, ils se sont sentis concernés ? Silence. Adel : «C’était bien. Ils sont solidaires entre eux.» Il le dit sans ironie, sans animosité. «On devrait vivre tous comme ça, chacun sa religion, dans la même société. On est des humains, on peut cohabiter. Je vois pas ce qui pose problème.» Le professeur d’histoire : «La fracture est certes ethnique, religieuse, mais surtout socio-économique. On les exclut, on ne les regarde pas depuis des années, et, à présent, on les enjoint à défiler, et on ne comprend pas qu’ils n’obéissent pas.» «Athées». Plusieurs élèves pensent que si les journalistes de Charlie ne comprennent pas qu’ils blessent des musulmans, c’est parce qu’ils sont «athées».«Ils croient à rien. S’ils étaient à notre place, ça les toucherait. Ils se mettent pas à notre place.» Adel : «Ils savent qu’en tant que musulman, on ne peut pas critiquer d’autres religions. Jésus, c’est un de nos prophètes, on doit le respecter. Mohammed, on ne doit pas le montrer, dans le film le Message [de Moustapha Akkad, 1976, ndlr], il n’est pas montré.» Le proviseur, au fond de la classe, les titille : «Si les musulmans se mettaient à caricaturer le christianisme, comment ils le prendraient les chrétiens ?» Amar : «Impossible.» Le proviseur insiste : «Ils se marreraient ?» Amar : «Nous, on se marrerait pas.» Le proviseur rappelle que des chrétiens ont souvent intenté des procès à Charlie Hebdo. Amar : «Je les soutiens.» Le prof d’histoire : «Qu’est-ce qui est sacré ? Pour moi, le foot c’est sacré, vous me connaissez… [Il prépare une thèse d’histoire sur l’équipe de France]» . Adel : «Vous n’allez pas pleurer pour un match nul.» Le prof hilare : «Mais si !» Il continue : «A partir de quel moment un dessin est une insulte ?» Une voix : «Quand on parle de religion.» Le proviseur : «La société française, elle est forte. Regardez, ici, on est tous d’origines très différentes.» Il continue : «Est-ce qu’on peut dire qu’ils l’ont cherché ?» Adel : «Ils savaient qu’ils encouraient des risques.» Des risques ? Le proviseur pousse le raisonnement plus loin : «Vous savez qu’à Roubaix, il y a des professeurs, femmes, qui se prennent des remarques, le soir, si elles sont en jupe.» Un élève : «Elles ne sont pas obligées d’écouter.» Le proviseur : «Si elles se font violer, est-ce qu’on va dire qu’elles l’ont bien cherché ?» D’une seule voix : «Non.» Et les journalistes de Charlie, ils l’ont bien cherché ? Un élève : «Ils étaient conscients des risques. Après, ils font ce qu’ils veulent.»

Les recommandations sur les stratégies de prise en charge des patients adultes obèses dans le cadre d’une intervention de chirurgie bariatrique ont été élaborées à la demande du Collège de la Haute Autorité de Santé (dans le cadre de son axe de travail sur l’obésité), du ministère de la Santé (dans le cadre du programme national Nutrition Santé) et de la Société française et francophone de chirurgie de l’obésité (Soffco) (qui souhaitait des recommandations sur les réinterventions). La chirurgie bariatrique s’est rapidement développée en France depuis une dizaine d’années, au sein de plus de 310 équipes chirurgicales. Elle a fait l’objet de nombreux travaux français ou internationaux d’évaluation ou de recommandations. Néanmoins, une enquête menée par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) entre décembre 2012 et janvier 2013 a montré que les recommandations concernant les indications et l’évaluation préopératoire des patients étaient insuffisamment respectées et que le suivi postopératoire des patients était insuffisant (nombre de patients perdus de vue de 18% à 2 ans). De plus, les professionnels de santé et patients interrogés lors de la préparation de ces recommandations ont souligné : l’évolution des indications ; la nécessité de formaliser et standardiser les modalités et le contenu de l’évaluation pluridisciplinaire préopératoire ; l’insuffisance de l’information et de la préparation du patient ; l’insuffisance de suivi des patients ; l’absence de consensus concernant le choix des techniques chirurgicales ; l’absence de consensus concernant les indications des réinterventions.

Bravo Mme Veil, vous avez fait avancer la société française dans le bon sens et dans la modernité en ce jour de 1974. Ce 26 novembre 1974, en montant à la tribune de l’Assemblée nationale, Simone Veil sait qu’elle va passer des heures difficiles. Elle, magistrate de carrière, jamais élue députée, mais devenue quelques mois plus tôt ministre de la Santé, va pourtant surprendre son monde, marquer l’histoire de la société française, et devenir l’une des plus grandes figures du progressisme au XXe siècle, en faisant adopter la loi qui reconnaissait aux femmes le droit d’interrompre une grossesse non désirée. Si elle sait qu’elle va au-devant de débats durs et acharnés, c’est que la situation sur le sujet est déjà explosive. Le député UDR (droite) Lucien Neuwirth, qui avait défendu en 1967 la loi sur la contraception, l’a prévenue : « Vous verrez, cette question soulève une violence forte. » Tout le monde sait que 300 000 Françaises subissent chaque année une IVG clandestine. Les plus fortunées se paient le voyage vers l’Angleterre ou les Pays-Bas où l’opération est légale. Les autres cherchent des médecins qui, par solidarité ou par opportunité lucrative, acceptent de pratiquer l’acte. Les plus démunies se rabattent sur les dangereuses aiguilles à tricoter des « faiseuses (et des faiseurs) d’anges ». La loi de 1920 interdisant l’avortement n’est plus efficiente dans une société qui, depuis la fin des années 1960, bouge plus vite que jamais. « Dans les périodes les plus actives de l’action répressive, les sanctions ont frappé quelque cinq cents personnes, alors que trois cent mille avortements clandestins se pratiquent chaque année, reconnaît le ministre de la Justice, Jean Lecanuet. Le législateur remplit-il son rôle en maintenant une loi qui n’est plus respectée ? »

an

Les Etats-Unis, de temps à autres, nous rappellent combien il est difficile de vivre entre communautés. Et spécialement lorsque le port d’armes est autorisé. Car le problème est que l’on imagine la pression qui s’exerce au jour le jour sur les policiers, blancs ou noirs, et qui en viennent à prendre des mesures extrêmes lorsqu’ils se sentent en danger. Cela abouti à Ferguson, et une deuxième nuit de colère à Ferguson. Moins nombreux que la veille, une centaine de manifestants bruyants s’étaient rassemblés en début de soirée près du commissariat de police de Ferguson. Face à eux, environ 50 policiers anti-émeute étaient renforcés à l’intérieur du périmètre de sécurité du poste de police par des gardes nationaux équipés de matraques et de boucliers. Après les émeutes et les pillages de lundi, des dizaines de manifestations ont été organisées à travers les Etats-Unis, mardi, pour protester contre la relaxe du policier Darren Wilson, qui avait tué le jeune Michael Brown en août dernier. A 22h (5h à Paris), aucun débordement majeur n’était à noter. A Ferguson, le maire a enfin reçu l’aide qu’il réclamait. La ville a été quadrillée par 2.000 gardes nationaux, soit trois fois plus que la veille. Ces militaires ont été envoyés par le gouverneur du Missouri. Leur mission: isoler les casseurs et les incendiaires afin de laisser les manifestants pacifiques défiler. Dans l’après-midi, Barack Obama avait averti que «les actes de destruction étaient inacceptables».

ferguson